2007/11/09

12 Septembre : Tohoku - jour 3

Lever à 6h30 du matin (oui je sais "c'est pas des vacances!"...), pour attraper le métro de Sendai qui nous amènera à la gare, d'où nous prendrons un train pour Yamagata (là où on devait atterrir en shinkansen), puis un bus qui nous amènera au volcan.

Malheureusement en arrivant à Sendai, le problème des trains du Tohoku se renouvèle : pas de train avant 8h et quelques, ce qui fait une arrivée à 9h30 alors que le bus pour monter au volcan part de Yamagata à 9h20 ... Bon, c'est mal barré, mais on pourra prendre le bus qui part à 14h pour le volcan, on aura peu de temps là-haut mais tant pis. On enrage un peu sur place mais on ne peut absolument rien faire, donc on attend le train en prenant un petit déjeuner. Le trajet en train est bien sûr très beau, malgré la pluie qui tombe doucement. J'ai mis ma boussole autour du cou, attention ça rigole plus ...
Arrivées à la gare de Yamagata, nous nous dirigeons vers l'office de tourisme pour avoir des infos plus précises sur le volcan et son cratère rempli d'un lac aux couleurs changeantes...et là, on apprend le drame : depuis l'année dernière, le bus de l'après-midi n'existe plus - pas assez de touristes. Aaaahhh!! Là, on est mal.
Finalement, grâce à la technique Yuki-espionne et Moi-grand-sourire-baragouinant, l'office du tourisme nous dégote un moyen de monter : il existe un train qui amène à la gare de Kaminoyama un peu au sud de Yamagata, et de là une navette gratuite monte jusqu'au cratère. C'est serré niveau timing mais encore une fois on n'a pas le choix (ah, le choix au Japon, si ça n'a pas été déjà fait il faudrait faire une thèse là-dessus!).
On attend donc notre fameux train, on monte dedans alors que le ciel s'éclaircit, et on en descend (jusque là pas de soucis) sous un sleil radieux. Youpi! qu'on croyait ...
On attend la navette à l'arrêt de bus, elle arrive : c'est un mini van genre Bongo mais avec un peu plus de sièges, et le conducteur ravitaille en fait un resto à côté du volcan - et en profite pour monter les touristes. Mais le conducteur refuse formellement de nous monter.
?? Pourquoi donc?? Là, vu l'accent et la prononciation du monsieur, Yuki reprend la parole parce que je ne comprends absolument rien du tout! Bref, la météo en haut est très mauvaise, du vent "comme un typhon" et de la pluie et du brouillard, donc il a reçu l'ordre de ne monter personne. Nous on comprend pas vraiment, le ciel est bleu sans un nuage, pas de vent ... je sais bien qu'en montagne c'est différent mais quand même.
Bref à force de regarder la carte des environs, on arrive à la conclusion que le seul moyen de ne pas revenir dormir à Yamagata sans avoir rien fait (Yuki doit repartir le lendemain, et Yamagata est une ville industrielle pas top du tout), c'est de marcher de Kamiyama jusqu'à Zao Onsen, le village au pied du volcan. Le conducteur nous regarde avec des yeux effarés, à pied ça prend 5h nous dit-il. Bah oui mais c'est mieux que rester à glander dans un train! Il nous propose alors de nous monter jusqu'à un embranchement, ça nous fera économiser un peu de route. Il nous dit que si on fait du stop les gens s'arrêteront c'est sûr pour nous monter, et il nous laisse partir en nous souhaitant bonne chance - "tarés, ces gaijin" doit-il penser, Yuki n'étant bien sûr pas considérée comme une japonaise.

Et nous voilà sur la route... le temps est vraiment superbe, pas un nuage à l'horizon, on espère vraiment qu'il fait très mauvais temps à-haut sinon on en en voudra à vie au chauffeur (ou plutôt à ceux qui lui ont interdit de nous monter).
On croise très peu de voitures (c'est une route de montagne, qui ne fait que la liaison entre l'embranchement d'une route et un village paumé), mais tous les conducteurs - et passagers - se retournent pour nous regarder. C'est vrai que ça doit faire bizarre de voir deux minettes, étrangères, avec leurs sacs à dos, marchant sur la route qui monte et qui serpente...
Nous on est heu-reu-ses, ça fait un bien fou de marcher comme ça dans la nature, même si on commence à sacrément transpirer (on ne se ménage pas, on a pas 5 heures devant nous, au maximum 4h). Deux femmes s'arrêtent même pour nous demander si on veut qu'elles nous montent, c'est cool le stop au Japon y a même pas besoin de lever le pouce ... :) On refuse poliment, l'exercice nous enchante. Petites photos lors de notre traversée du "snow shelter", un tunnel contre les chutes de neige, de type aspirateur d'ovni à l'intérieur (en vrai il était très clair).
En chemin on passe devant une petite source d'où jaillit de l'eau claire ... et où des gens arrivent avec leurs diznes de jerricans pour les remplir. Mais qu'est-ce que c'est que ce truc?? On goûte l'eau, et Yuki me dit qu'elle est très bonne, les dames lui expliquent qu'elle a des super propriétés, et du coup tout le monde vient faire des provisions. J'avoue ne pas avoir vraiment vu de différence avec l'eau de Mukaijima mais bon.C'était drôle et sympathique de papoter avec ces dames (qui nous ont aussi offert de nous ramener mais non vraiment on aime bien marcher).

On arrive à Zao onsen après 3h30 de marche, alors que quelques montagnes commencent déjà à cacher le soleil.Vite!! En effet certains télécabines (Zao onsen est une station de ski en hiver) fonctionnent et nous permettraient de monter voir la vue et le soleil couchant. L'office de tourisme nous avait dit que 3 télécabines étaient fermés, on se dirige vers les autres ... le premier est tout bonnement fermé (avec l'horloge HS), le second en travaux de maintenance alors qu'il ne devait pas l'être, et on en voit au loin un troisième. Mais ce troisième est en haut de la station et doit fermer à 17h comme les précédents, on se met donc à courir comme des malades (après autant de marche, avec les sacs à dos, pas évident), on arrive haletantes et trempées de sueur au télécabine : ouvert! On achète nos billets (le guichetier ne comprend pas ce qui lui arrive, mais nous donne les tickets sans qu'on ait besoin de prononcer quoi que ce soit, de toutes façons on pouvait pas), et on se rue dans un oeuf.
Les oeufs sont des vieux oeufs, tous colorés, comme quand j'étais petite à La Plagne...
Petite anecdote : en bas de la station, donnant à pic sur la route, on tombe sur ce bâtiment ... ça rapelle rien aux skieurs français?? ;)




On souffle un peu en admirant le paysage au fur et à mesure que nous montons. Une sculpture de skieur nous fait bien rire, perdu qu'il est au milieu de la verdure.


Arrivées là-haut ... on est contentes d'avoir couru. Que de grandeur! La vue est magnifique, des montagnes à perte de vue, le soleil qui approche de l'horizontale - j'adore cette lumière à l'horizontale - , une arrivée de télésiège fermée pour l'été mais très mignonne, et ... les montagnes qui grimpent vers le cratère du volcan qu'on ne peut toujours pas voir. Ca donne envie d'y aller... au fait, même en haut, le ciel est bleu et sans nuages.


On redescend en oeuf (encore en courant, on a failli rater le dernier!), on trouve notre minshuku (réservé par l'office du tourisme, qui m'a bien précisé que normalement elle n'avait pas le droit mais que là il n'y avait personne et que je parlais pas bien japonais - et ma "copine française" n'en parlons pas hihi hoho - alors bon elle allait le faire), un peu déglingue mais pas trop cher alors bon. Nous sommes les seules clientes, on commence à être habituées, dans une petite chambre pas du tout bien isolée.
Avant de manger, on court (encore et encore) pour choper le lac au coucher du soleil : il y a dans les parages un très joli lac, où le coucher de soleil doit être superbe. On galère un peu pour trouver le lac en question, mais une fois là, en effetça valait le détour : eau immobile, bordée de sapins, ciel qui rougeoit ... c'est beau ...

On mange dans un bouiboui voisin puis on revient se peler les miches dans notre chambre. On attrape tous les futons et couvertures disponibles et on se fait un vrai nid. On s'endort comme des petits oiseaux grelottants ... heureusement qu'on n'est qu'au mois de septembre!!

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Les montagnes de Zao onsen ont un petit air de mes montagnes natales. Cela semble effectivement magnifique. Belle balade !

Elia a dit…

c'est aussi sec à la Réunion? je croyais que c'était tout vert ... va falloir que je me documente mieux!!

vero a dit…

ça y est je peux suivre les aventures des randonneuses ! vraiment magnifique la montagne l'été...ça donne vraiment envie!

Elia a dit…

ca, c'est sur que ca donne envie! j'ai hate de decouvrir le massif central maintenant ... hihi
Et bravo pour etre arrivee jusqu'ici, merci Vero!!