25 Août : parents - jour 9

Lever encore une fois au haut-parleur, il faut au moins ça pour un si grand ryokan où ne logent que 3 pauvres touristes. Les habits qu’on avait mis à sécher sont secs, bien qu’on ait failli transpercer les cloisons de papier en mettant de l’humidité à proximité, bravo les français.

Une petite balade sur le port s’impose, et malgré son calme détonnant, on arrive à trouver deux ou trois pêcheurs, et une femme de pêcheur travaillant aux filets et qui accepte que Maman la prenne en photo avec moi.

On se dirait vraiment dans un autre monde, en comparant aux énormes ports d’Osaka, Nagoya, Kobe, Tokyo … des pêcheurs qui font sécher leurs gants de laine sur leurs bateaux, des pêcheurs tous vieux, pas un seul jeune dans tout le village, des pêcheurs qui n’ont pas besoin d’aller bien loin en mer, il y a des dorades dans le port …

Quelques photos de nous prises mutuellement par nous, avec ces énormes brise-lames en tétrapodes de béton, qu’on voit partout, très étrange face à cette mer si plate aujourd’hui. Enfin ça doit bien souffler en hiver.

Puis on repart, cette fois-ci ça sent le retour, aujourd’hui jusqu’à Kanazawa, puis demain Kyoto, et bientôt Paris…

On redémarre la voiture et hop on descend la côte (ne surtout pas la quitter !!), on s’arrête voir le beau rocher du coin, c’est vrai qu’il est étonnant tout seul dans la mer, tout droit. Une mini-chaussée de pierres spongieuses permet de s’en approcher, mais pas d’aller jusqu’à le toucher, ils ont été prévoyant connaissant les hordes de japonais qui peuvent débarquer blam ça détruit un écosystème et tout le rocher avec (bon ok si des cars arrivent jusqu’ici, ce sera de féroces aventuriers…).
On goûte l’eau, toujours aussi chaude, attirant toujours autant les hérons. Ceux-là, je vais vraiment finir par être blasée à force d’en voir partout, vive la Bretagne où on est en extase quand on réussit à en voir un !!

On traverse des villages """balnéaires""" ...

Cette photo me permet de faire une parenthèse : au Japon, il y a tellement de personnes âgées (le tofu et les algues, ça conserve), que les soucis liés à l’âge sont considérés comme normaux. Un exemple : les personnes âgées, partout dans le monde, ont du mal à marcher, encore plus à marcher longtemps ; imaginez au Japon au mois d’août sous 40 degrés, ça devient un exploit. Alors les japonais ont développé des cannes-sièges-cabas : au lieu d’avoir une canne pour les aider à marcher, les personnes âgées ont une sorte de poussette qu’ils poussent devant eux en s’appuyant dessus pour les aider à marcher ; quand ils sont fatigués, ils peuvent s’asseoir sur le siège ; et quand ils vont aux courses, le dessous du siège contient un compartiment qui sert de caddie. C’est très pratique, et surtout ce n’est plus considéré comme une tare. Voilà un point positif (et sans revers de la médaille) pour le Japon … ouf, je commençais à ne plus en voir !!

On croise sur le chemin une pauvre maison où une dizaine d’ouvriers s’acharnent, ça c’est du travail de groupe, pourtant la maison n’était pas si grande. Là, c’est un ancien poste de guet pour les pêcheurs qui surveillaient leur filet, mais là ils ont remplacé les pêcheurs par des moulages, ça fait un peu lugubre …

Quand on voit la platitude des eaux, on se demande vraiment à quoi servent les brise-lames dans une anse aussi protégée. Parfois on a du mal à s'y retrouver entre l'atlas que j'ai acheté, le gps, et la carte récupérée au ryokan ... mais Maman veut surtout savoir comment on se sert du GPS, à l'arrière elle ne peut pas s'amuser pourtant c'est bien marrant ce joujou.

Toujours au volant, on atteint l’île de Nanao dans une des baies à l’ouest. Petite vidéo de comment conduire au GPS au Japon (d'ailleurs on voit que le GPS est en mode "nuit", donc j'avais pas éteint mes phares!!).

On cherche désespérément un endroit où se baigner … La première « « « « « « plage » » » » » » est une anse remplie d’algues en densité inimaginable, qui transforme l’eau en une grosse soupe aux algues. On tente quand même de regarder si c’est jouable, mais les gardiens du lieu (une famille qui est payée pour vérifier que personne ne vient) nous disent qu’à cause du tremblement de terre de la dernière fois la jetée construite est interdite d’accès parce qu’elle peut s’effondrer. On continue notre route et la deuxième « plage » est un peu plus accueillante, quelques personnes sont là. Les algues sont localisées sur les bords de la « plage », ce qui laisse au milieu un petit passage pour entrer dans l’eau. La profondeur maximale est de 50cm dans toute l’anse, mais on est contents. Enfin s’il y a bien une chose à retenir (confirmée sur d’autres blogs), c’est qu’il ne faut pas venir au Japon pour se baigner !!!

On rattrape la grande autoroute qui longe la côte pour rentrer sur Kanazawa, avec coucher de soleil s’il vous plaît. On s'essaie à la conduite nocturne dans Kanazawa, qui grâce au GPS se révèle à peu près gérable ...

On ne veut pas retourner au minshuku de la première fois, on essaie un autre qui est fermé, et finalement un monsieur nous emmène dans un minshuku en plein milieu du quartier des geishas, avec des rues où faut rentrer les rétroviseurs pour passer en voiture, des virages pas possibles … mais un hébergement génial !! Le moins cher de tous à part l’auberge de jeunesse dans le temple, une chambre immense (on a même pu ferme les cloisons entre les deux parties de la chambre, comme ça j’ai évité les ronflements de Papa pendant la nuit !!), très bien isolée (lumière et bruit), très bien décorée, des gens très sympathiques, bref génial.

Avec Papa on traverse à toute vitesse la ville, au GPS, pour aller rendre la voiture, et on arrive juste juste juste avant la fermeture. Ouffff !! On a géré ça comme des chefs, merci Papounet mon copilote.

Dîner dans un resto du coin, qui veut faire de la cuisine japonaise occidentalisée, c’est pas mauvais mais pas aussi bon que ne le laissait entendre le Lonely.