2007/10/05

22 Août : parents - jour 6

Réveil aux aurores par la cloche d’un temple qu’on croit voisin : vite, il faut se lever et aller assister à l’office ! Maman et moi nous levons dare-dare, habillées en 2 min, et hop on sort (il est 6h06 à la première photo que je prends). On part à la recherche du gong qu’on entend, mais on réalise qu’il est très loin, surement le grand temple de la ville qu’on distingue au loin.

Le temple-auberge est situé sur un flanc de grosse colline, et on a une vue sur toute la « petite » bourgade de 70 000 habitants. On abandonne notre office pour se balader dans les environs du complexe de temples où nous nous trouvons. Maman sert d’étalon à la fois pour la taille des portes et pour l’énormitude de la cloche locale (on croyait que c’était elle qui sonnait, mais heureusement que non elle doit faire un bruit d’enfer).

On monte au fur et à mesure dans la colline, et les temples disparaissent au profit des tombes et des cèdres japonicus. C’est très étrange de voir cette forêt de tombes et d’arbres, et en même temps ça me rappelle le cimetière d’Aoyama de Tokyo : ça doit être assez japonais de laisser les morts dans la nature et non dans des cimetières hyper-entretenus comme on fait en Europe. En tous cas c’est très agréable pour s’y promener. On monte encore et on se retrouve au sommet, où le soleil s’est déjà bien installé. On rencontre à la fois des tombes complètement abandonnées dans les broussailles, et d’autres très serrées, une « multi-tombe », pour rappeler que l’espace est compté au Japon…

Puis retour à l’auberge où nous attend Papa sortant du lit. On prend un taxi qui nous ramène à la gare où nous déposons les sacs (dans un locker, les lockers au Japon sont très développés, très utilisés, et très safe). Puis ballade dans les rues de Takayama, il n’y a personne vue l’heure, et les parents en profitent pour prendre des photos d’archi …

On passe devant un menu de restaurant qui se veut franchouillard et a donc écrit le menu en français … on rigole pas mal. Il faut préciser que la spécialité du coin c’est le bœuf, mais les critères d’excellence au Japon sont très différents de ceux en Europe, ici il faut plein de gras dans la chair, une chair bien persillée par des pois de graisse blanche. On mange le bœuf normalement en tranches très fines, pour quand même ne pas ingurgiter trop de gras, donc je pense que leurs « entre-côtes » sont pas épaisses. A Kobe, LE lieu du bœuf au Japon, ceux-ci sont massés, écoutent de la musique classique dans leurs étables, et sont abreuvés à la bière…

On visite une superbe vieille maison de riches propriétaires terriens (c’est bon Joël, on pourra caser Léa ici !!), avec 2 étages (très rare), d’innombrables pièces, des tatamis délicats, un petit jardin intérieur où Maman se prend pour une geisha, et une partie rénovée aménagée en sorte de coin bibliothèque – galerie d’art par le descendants des riches propriétaires terriens.




Les parents en profitent pour lire tout ce qui leur tombe sous la main, vu qu’il y a la dose de documents d’architecture… Une petite fille nous regarde, drôles de bêtes que nous sommes, des étrangers dans la montagne … et hop elle me sert de modèle pour ne jolie photo.

Une bonne grosse averse tombe, on reste donc au sec dans la maison – et les parents lisent … Puis à la sortie, on tombe sur ce meeeerveilleux toutou… Il est tôt et si l’on prend le train dès maintenant pour Kanazawa on arrivera tôt dans la ville alors qu’une journée y est consacrée plus tard.


Les parents veulent absolument aller faire quelque chose, Papa veut monter à 3000 en téléphérique, et malgré des horaires tarabiscotordus on y va, en courant entre les sacs aux consignes, les sortir pour prendre un peu d’habits (à 3000 m il risque de ne plus faire 35 degrés), refermer, recourir, et enfin entrer dans le bus.

Nous arrivons au pied du téléphérique en question … jusque là pas trop de problème. Avec une tactique de marche à 3 à l’heure au lieu du 2 à l’heure des japonais (ah je vous jure le dynamisme du métro Parisien, vous savez pas comme c’est bon !!) et hop on choppe des bonnes places pour tout voir…hum hum. Autant au début ça va, on voit bien que jusqu’à 2000m il y a de drus bambous et des feuillus tout aussi gaillards, autant en arrivant là-haut c’est comment dire … un peu nuageux !!!

Nous sommes sur la plate-forme où nous devrions voir un superbe panorama sur tous les environs, mais bon … Heureusement Papa est très content, alors tout va bien !!





Ah tiens la visibilité s’améliore…




Il y a des photographes qui sont normalement là pour prendre des photos de groupes de touristes et leur vendre cher les photos, mais vue l’affluence due au temps radieux, ils sont un peu l’âme en peine, et l’un d’eux se propose de nous prendre en photo avec mon appareil, devant la petite pancarte du « j’y étais ! ». Magique, non ??


Dans la descente on parle knowledge management avec Papa, alors forcément c’est du sérieux on rigole pas, et Dom en profite pour nous mitrailler.


De retour à Takayama nous embarquons illico pour le dernier train qui part pour Kanazawa. Et là l’aventure commence ! Il y a 2 ans un typhon a défoncé les rails de la ligne reliant Takayama à Toyama. Du coup, pour faire Takayama-Kanazawa, il faut faire un bout en train, puis bus, puis train, changement à Toyama, et arrivée à Kanazawa. Ca, c’est Ai qui me l’avait expliqué. Hors quand je suis allée prendre les billets de train fin juillet, le guichetier m’avait dit que c’était réparé ! Et là en redemandant à Takayama et bien non finalement c’était pas réparé (ok rigolez pas je suis pas encore bilingue en japonais !!). Donc il fallait bien faire le mic-mac précédent. Comme j’étais prévenue, pas de soucis … sauf qu’on peut pas tout prévoir.

Voici un petit plan pour comprendre la situation :

Nous montons dans le premier train, jusqu’à une mini-gare au nom inconnu où nous devons prendre le bus. Un beau gros car JR arrive effectivement et nous montons à bord. Il y a avec nous une japonaise et un couple d’italiens. Le bus nous emmène toujours vers le nord à travers la pluie qui commence à tomber dru. Nous, on est contents on est au sec...

Nous arrivons à la deuxième petite gare au nom inconnu où nous devons reprendre le train pour aller jusqu’à Toyama. On entre dans la mini gare, on nous indique le train dans lequel monter, on monte dedans, la japonaise et les italiens aussi, et là … on attend. On attend. On mange les provisions que nous avions heureusement prévues, et on attend encore. Et puis soudain le train arrête son moteur, et le conducteur nous dit de descendre du train. Non vous n’avez pas loupé une étape, on n’a pas décollé de la-seconde-gare-au-nom-inconnu. Simplement il pleut tellement, avec des orages et tout, que le trafic est supprimé !! Plus de train qui n’aille jusqu’à Toyama ! Alors le chef de gare nous dit qu’on peut prendre un bus jusqu’à Toyama et de là reprendre un train pour arriver à notre destination finale, Kanazawa. Sauf que le bus en question n’est pas un bus JR prévu dans le prix du billet, c’est un bus privé de ville, qu’il faut payer en plus ! Et après on dit que la SNCF gère mal les crises, mais alors là pour arriver à s’occuper e 5 pauvres glandus, les trains japonais c’est pas mieux !

J’essaie de râler et le conducteur me dit soit de descendre soit de monter et e payer. Ouch. La japonais m’explique que soit on paie le bus soit on attend dans la gare quel service reprenne mais c’est pas sûr qu’il reprenne, et il fait nuit noire, il est tard (20h14 selon les photos, trèèès tard pour le Japon)! Donc je la boucle et on monte, en expliquant aux italiens la situation. Eux, ils ne parlent pas un mot de japonais, et se laissent balloter par les événements, un peu ahuris mais pas du tout paniqués. Nous voilà donc dans le second bus, beaucoup moins confortable que le premier, et j’ai sorti le kway vietnamien des grands jours !!!

Le bus nous dépose à la gare de Toyama, on paie notre trajet, et on suit la japonaise qui va essayer de nous faire rembourser le billet de bus. Je sais pas comment elle se débrouille, mais le guichetier me prend mes billets, les poinçonne, m’en donne d’autres pas du même prix, me rend de l’argent mais m’en redemande, enfin bref au final je sais pas si j’ai gagné ou perdu des yen !! Mais bon on est à Toyama, c’est une bonne chose de faite. Ensuite le problème c’est que même dans la grande gare de Toyama les trains sont interrompus et le service est très limité. Donc on attend un train qui veuille bien nous amener jusqu’à Kanazawa… On choppe le premier qu’on peut, qu’importe que ce soit un limited express (très rapide, mais il faudra payer en plus) ou un lent, le principal est qu’il avance !! Finalement ce sera un limited express mais le contrôleur passe sans nous contrôler donc on ne paie pas de supplément. Cool.

On arrive eeeennnnfin à Kanazawa à 23h, et un taxi nous amène au minshuku où nous arrivons à 23h30. La dame est encore debout (je l’avais prévenue par téléphone), le minshuku est sympathique mais sans plus (pas d’air conditionné…) mais on demande pas vraiment notre reste et on fonce aux futons.

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