Alors voilà, le 3 et 4 novembre, nous sommes partis, Antoine, Ai-chan, Ryuta, et Kenko, pour un "week-end franco-japonais d'échanges culturels où les étudiants français pourront répondre aux questions des étudiants japonais".
C'est long à raconter, un week-end plein d'aventures et d'anecdotes, vu la longueur que me prend le récit d'une seule soirée ... donc je vous mets l'article que j'ai écris pour les Ecoles Centrales, qui vont le publier dans les journaux des Centrales (en tous cas à Nantes et Lille au moins). Forcément, ce n'est pas un texte où ressort l'impulsivité de mes réactions, et il n'y a pas de petites remarques piquantes sur la société japonaise comme d'habitude, mais vous aurez au moins la trâme. Après, selon le temps, j'ajouterai des détails ...
Antoine, tu est très vivement invité à laisser des commentaires!!
Bonne lecture ...
Week-end franco-japonais : aventures en milieu multiculturel…
Lors de la venue de la délégation centralienne à l’université de Doshisha, au Japon, il a été proposé d’organiser au cours des mois prochains un repas français pour les étudiants japonais désirant venir étudier en France. Ce repas, organisé au nom du Groupe Centrale, a été l’occasion d’échanges culturels entre étudiants français et japonais, et de réponses à des questions pratiques sur les doubles-diplômes, double-masters, et thèses en cotutelle existants entre le Groupe Centrale et la faculté d’ingénierie de l’université de Doshisha.
Devant le petit nombre d’étudiants japonais s’étant manifestés pour participer, le repas s’est transformé en week-end de découverte des environs montagneux de Kyoto autour d’un pique-nique français.
Voici donc le récit d’un moment de complicité, de franchissement des barrières linguistiques, et de gastronomie !
Lourdement chargés de victuailles pour le pique-nique, Antoine et moi-même rejoignons nos amis japonais (Ai, Ryuta, et Kenko) à l’université de Doshisha le samedi 3 novembre au matin. Ci-contre une photo ou les tartes au citron jouxtent les futons.
Apres avoir récupéré le mini van de location, nous embarquons à cinq en direction de Nara. Nous dépassons l’ancienne capitale impériale pour atteindre Akameguchi, petit village perdu dans les montagnes qui abrite un parcours pédestre permettant de remonter la rivière Akame et ses nombreuses chutes d’eau. C’est l’occasion d’une marche dans la forêt japonaise, sombre et très dense.
Notre equipe à Akame
Puis nous repartons en voiture en direction de Sonikougen. Ce plateau montagneux, et lui seul, n’est recouvert que de susuki, herbe communément appelée « plante de la pampa japonaise » en occident. Autour du plateau et du pan de montagne adjacent tout deux tapissés de susuki, les cyprès et cèdres japonais reprennent leurs droits : Sonikougen ressemble à un îlot de sable perdu au milieu des montagnes obscures.
C’est un haut lieu d’observation des susuki, en particulier au coucher de soleil, le plateau étant orienté vers l’ouest. Nous arrivons justement en fin de journée, et admirons les reflets du soleil rouge sur les grandes gerbes argentées.
Puis nous dégustons enfin notre pique-nique français !
Au menu : quiche lorraine, salade de pâtes aux légumes, camembert et fourme d’Ambert accompagnés d’une baguette de campagne, et tarte au citron meringuée en dessert. Un Montbazillac complète le repas. La fourme d’Ambert – un peu forte, il est vrai – laisse Ai et Ryuta sceptiques … mais le vin leur ravit le palais !
S’il fut assez difficile de trouver tous les ingrédients français nécessaires à la confection de ces plats, le résultat est très convaincant, et quel plaisir de voir nos amis japonais redemander de la quiche lorraine, l’œil gourmand !
Ryuta s’empare de la quiche lorraine
Nous enchaînons avec un bain dans l’onsen avoisinant (bains aux eaux naturellement chauffées par volcanisme), avant de trouver un endroit où garer le mini van pour la nuit : nous dormirons en effet à cinq dans le véhicule ! Si nous sommes certes un peu serrés, coincés entre futons japonais et roues du mini van, ce sera un moment très fort et chaleureux.
notre dortoir …
Nous nous réveillons le lendemain matin avec le soleil dépassant à peine des montagnes qui nous entourent, et entamons une randonnée au milieu des susuki qui miroitent au soleil. La vue sur les montagnes à perte de vue est saisissante, aucune habitation n’est visible … nous sommes bien loin des plaines surpeuplées du Kansai.
Le petit déjeuner de crêpes à la confiture, sur la crête d’une montagne, nous permet de faire une pause dans notre ascension – et d’étonner une famille japonaise passant par là.
Kenko deguste sa crêpe bretonne …
Nous redescendons au mini van et nous dirigeons vers le lac Tsufuro, formé par un barrage. Après un pique-nique au bord de l’eau (et une baignade pour moi !), nous prenons le chemin du retour et arrivons, sourire aux lèvres, à Doshisha avec le coucher de soleil.
Fin du week-end : vivement le prochain!
Nous tenons à remercier l’Ecole Centrale de Nantes pour sa très grande générosité quant au financement de ce week-end. Les étudiants japonais ont été ravis de pouvoir nous poser des questions, et de partager avec des étudiants étrangers plus qu’un simple déjeuner au restaurant universitaire. Nous sommes persuadés que ce sont ce genre d’initiatives qui permettent de créer de vraies engouements pour un pays, une culture, et de transformer un « séjour d’études à l’étranger » en expérience unique, puissante, et inoubliable.
Pour raconter l'histoire en détails : au début, on voulait juste faire un pique-nique le long de la Kamogawa (la rivière de Kyoto), mais après je ne sais combien de mails envoyés aux étudiants sensés être motivés pour venir étudier en France, toujours pas de réponses, sauf Ryuta qu'Antoine connaissait avant, qui est un aventurier dans l'âme, et avec qui on avait déjà pris un café. De l'autre côté, Ai-chan me disait que c'était très beau les susuki et qu'elle aimerait bien y aller. Allez hop, d'une pierre deux coups, on emmène Ryuta (le seul étudiant japonais à vraiment vouloir venir en France!) et Ai-chan voir les susuki. Mais ça suppose une voiture, dormir ... bon ben, on va dormir dans la voiture!! Et voilà, le Bongo refait surface ... oh, on sera juste 4 au lieu de 2 dans le Bongo pensais-je. Ca ira, en en mettant un à sur les sièges avant.
Mais la veille du départ, je lance à tout hasard une annonce lors d'une réunion encore pour les étudiants japonais voulant dur comme fer venir en France (le pire c'est qu'il y a du monde qui vient à ces réunions ...), et qui est-ce qui est intéressé? Le seul? Kenko! Ah, Kenko, je ne vous l'ai pas encore présenté ... Kenko est un étudiant japonais de Doshisha faisant une thèse en co-tutelle entre Doshisha et Centrale Lille. Il a donc passé une dizaine de mois à Lille, et on s'est rencontrés alors que je préparais mon départ. Et là, il est revenu! Allez hop, on l'embarque ...
Finalement il a dormi avec nous dans le bongo, ce qui n'était pas prévu à l'origine, et pour le coup 5 dans le Bongo, c'est pas évident. Mais qu'est-ce que c'était drôle!!
Ah, j'ai plein de photos, mais c'est long à mettre en ligne ... sachez juste que :
- Ai-chan et moi étions à l'avant, conduisant en alternance, donc nous étions à tour de rôle papa et maman; du coup à l'arrière y avait les trois gosses, les trois mecs quoi ... ;) Et voilà l'heure de la bequettée... (des onigiris que Ai-chan avait confectionnés)
- Le samedi soir, on allait rater le coucher de soleil, mais il me fallait absolument des photos du repas français pour l'article, sinon pas de sous (et la bouffe française au Japon, ça coute cher!). Du coup, au bord de la route, en attendant de trouver un vrai endroit au milieu des susuki, on s'est assis avec la bouffe ... le seul problème était de rester sérieux sur ces photos plus que non naturelles!! Heureusement après on a trouvé un super endroit pour de vrai dans les susuki et avec le coucher de soleil.
- Manger des pâtes aux baguettes sans assiette, c'est pas évident, surtout quand Antoine se fout de vous ...
- Antoine n'était pas content de "dormir" devant, mais comme il ne conduisait pas et qu'il est quand même bien sympa (je ménage mes arrières, après il va plus vouloir déjeuner avec moi à Doshisha - mas c'est vrai qu'il a été cool), il s'est glissé dans le duvet de Ryuta...et tenté de fuir mes photos, donc la vous ne voyez que Kenko et Ai se moquant de lui, caché sous le duvet vert pomme ...
- le matin, le lever de soleil sur les montagnes c'est quand même chouette ... mais j'ai pas eu le courage de réveiller les autres pour voir ça (je me serai pris des baffes!!)
- Ai-chan se lève la première, et toutes deux en pyjama en polaire (elle noir, moi rouge) on se fait une petite ballade ... des vrais bioman!!
- les susuki au soleil levant, c'est vraiment extraordinaire. Je vous mets une photo d'Antoine parce qu'il a eu le courage de faire les tri dans ses très belles photos (et pas moi!).
- le dimanche matin, en grimpant dans les susuki, Antoine a emporté un futon, tandis qu'Ai-chan et moi sommes restées en pyjama... sympa.
- on a vraiment mangé des crêpes sur une crète! Ca fait bizarre de voir les deux côtés d'une montagne ...
- j'aime bien ces photos ... Ai-chan en train de tartiner des crèpes de confiture, la gamine à qui j'ai offert une crêpe et qui voulait pas la manger, et nous au sommet de la colline...
- les susuki, c'est chouette, surtout au soleil. On aurait vraiment dit un champ recouvert de neige. A contre-jour aussi c'est joli.
- quand Antoine est bougon, rien de mieux que Ryuta pour l'embêter ... :D
- Ai-chan, encore ... je la trouve vraiment photogénique, y a pas à dire.
- après la ballade (longue!), il fallait faire sécher les futons qui avaient pris l'humidité pendant la nuit. Ryuta et Antoine en ont profité pour faire la sieste (ils se sont vraiment endormis, je précise!)
- je me suis pour de vrai baignée!
- Ryuta a le vertige!!!! chez un grand gaillard comme ça, ça fait bizarre ...
Bon ben finalement j'en ai mis plein ... bouh, il est tard!!! je vais me coucher!